Origines perverses du Père-Noël

Publié le par Chacha

 

 

  Hier, on était le 6 décembre et c’était la fête de la Saint Nicolas. D’ailleurs si vous êtes restés des éternels enfants comme moi, vous avez déjà ouvert 7 fenêtres de votre calendrier de l’Avent (et je vous conseille celui de Kinder, n’achetez pas les merdes à 2 euros, le chocolat est immangeable mais c'est mieux de le faire soi-même).

Le personnage de Saint Nicolas est inspiré de Nicolas de Myre appelé également Nicolas de Bari. Il est né à Patara, une cité de Lycie, au Sud-Ouest de l'Asie Mineure entre 250 et 270 après J-C. Il est mort le 6 décembre, en 345 dans la ville portuaire de Myre. C’est ce Saint populaire qui est à l’origine du Père Noël. On célèbre la Saint-Nicolas le 6 décembre dans le Nord et l'Est de la France (Lorraine et Alsace), la Belgique , l'Allemagne, la Hollande , l'Autriche, les Pays Bas. Depuis le XIIe siècle, on raconte que Saint Nicolas, déguisé, va de mai son en mai son dans la nuit du 5 au 6 décembre pour demander aux enfants s'ils ont été obéissants. Saint Nicolas est accompagné  d’un personnage vêtu de noir, avec un grand manteau, une cagoule et des bottes : le Père Fouettard. Je trouve que sa tenue fait vieux sadique à poil sous un imperméable ! Mais bon, il a une cagoule, faut avoir pitié pour lui quand même !

Alors la tradition veut que les enfants sages reçoivent des cadeaux, des friandises (souvent du pain d’épices) et les méchants reçoivent une trique et un coup de verge par le Père Fouettard. Et voilà, on parle déjà aux enfants de trique et de verge, c’est une honte de pervertir les petits enfants et de les inciter à la débauche! On a l’impression que Saint Nicolas est un pédophile et que le Père Fouettard est un sado-masochiste. Et ça continue, bien que destinée aux enfants, les légendes de Saint Nicolas sont plutôt effrayantes. La légende raconte que Saint Nicolas a ressuscité trois petits enfants qui étaient venus demander l'hospitalité à un boucher. Ce dernier les avait accueilli et profita de leur sommeil pour les découper en morceaux et les mettre au saloir. Sept ans plus tard, Saint Nicolas passant par là demande au boucher de lui servir ce petit salé vieux de sept ans. Terrorisé le boucher prit la fuite et Saint Nicolas fit revenir les enfants à la vie. Il y aurait aussi la légende de l’enfant bouilli et de l’enfant étranglé. Allez encore des histoires atroces pour les enfants ! Pour le Père Fouettard, une des légendes raconte qu’il est né à Metz en 1552, lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint. Ainsi, le Père Fouettard, serait dit on, Charles Quint. Pour certains, ce serait un Maure amené par les Espagnols. Pour d’autres, ce serait le boucher de la légende de Saint Nicolas. Ce dernier l’aurait obligé à le suivre partout pour le punir d’avoir tué des enfants. Bref, on ne sait pas qui c’est.

Je récapitule, Saint-Nicolas est un gentil Monsieur déguisé qui donne des bonbons aux enfants et qui raconte des histoires morbides. Son pote c’est le Père Fouettard, un exhibitionniste qui fouette les méchants enfants avec sa verge. Mais qu’est ce que c’est que cette histoire ? Dans les contes c’est toujours comme ça, on parle de mort et de sexe de façon camouflée, soi-disant pour apprendre la vie aux enfants. « Psychanalyse des contes de fées », j’en parlerais un jour tiens c’est intéressant…

En occultant ces petits écarts, c’est bien que la tradition soit restée dans certains coins du Monde. Les enfants sont contents, ils ont des cadeaux avant Noël. Mais tout ça a dû choquer la société chrétienne qui trouva plus approprié que cette "fête des enfants" soit davantage rapprochée de celle de l'enfant Jésus. Forcément, c’est plus religieux, chaste et c’est mieux pour les puritains. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint Nicolas fit désor mais sa tournée la nuit du 24 décembre. Et là commence la transformation.

En 1809, l'écrivain Washington Irving parle pour la première fois des déplacements aériens de Saint-Nicolas pour la traditionnelle distribution des cadeaux. Ensuite en 1821,un pasteur américain, Clément Clarke Moore écrivit un conte pour enfants dans lequel un personnage sympathique apparaît : le Père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes. Il le fit dodu, jovial et souriant, remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d'orge et le débarrassa du Père Fouettard. C'est normal, l'amour était impossible entre Jean-Baltazar et Marie-Noël. L'événement qui contribua certainement le plus à l'unification de ces personnages fut sans aucun doute la publication du fameux poème de Clement Clarke Moore. Intitulé "A Visit From St. Nicholas", ce poème fut publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Repris les années suivantes par plusieurs grands quotidiens américains, ce récit fut ensuite traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier. En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste au journal new-yorkais "Harper's Illustrated Weekly", revêt Santa-Claus d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir. Pendant près de 30 ans, Nast illustra au moyen de centaines de dessins tous les aspects de la légende de Santa Claus connu chez les francophones comme étant le père Noël. En 1885, Nast établissait la résidence officielle du père Noël au pôle Nord. L'année suivante, l'écrivain américain George P. Webster reprit cette idée et précisa que sa manufacture de jouets et "sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord". C'est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon Sundblom, le père Noël avait désor mais une stature humaine.

Et voilà, l’histoire du Monsieur à la barbe blanche qui « dans son manteau rouge et blanc, sur un traîneau porté par le vent, il descendra par la cheminée… », hum hum excusez-moi c’est la nostalgie des chants de Noël de la maternelle qui revient. La se maine prochaine, je ferais un autre poste sur le thème de Noël pour faire concurrence à Jean-Pierre Pernaud.

Et petit aparte en référence à l'image, un tyrosemiophile est un collectionneur d'étiquettes de fromage. Voilà, ce soir vous vous coucherez moins cons!

Publié dans sinequanon

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G
<br /> Interessant à savoir<br />
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S
T'inquiète pas, j'essaye juste de lancer des polémiques pour faire de ce blog un gros champs d'insultes.
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V
Euh non, désolée mais ça n'a rien à voir.C'est juste que pour les enfants, le Père Noël c'est un peu comme un conte de fée et quand on grandit, on se prend une bonne claque en apprenant que c'est pour un coup de marketing qu'il est apparu, peu importe que la marque soit américaine. Merci la magie de Noël...Et merci pour le "primaire", ça me fait penser à José Bové.
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S
Pourquoi "à cause" et pas "grâce"?Anti-américanisme primaire?
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V
Oui j'ai toujours cru que c'était à cause de Coca Cola que le Père Noël était habillé comme ça.Et je savais bien que j'avais oublié quelque chose: le calendrier Kinder! Tanpis, j'ai des truffes à la place :D
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