Handicapophobie
A l’heure où les médias parlent de la 10ème édition de
Et bien, on peut dire que les entreprises ont peur de recruter des handicapés. Une loi de 1987 rend obligatoire un taux de 6 % de travailleurs handicapés au sein de l'effectif des entreprises de plus de vingt personnes. Mais entre verser une contribution à l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) ou embaucher une personne handicapée, la moitié des entreprises préfèrent payer l’amende. En effet, seuls 45% des établissements soumis à l’obligation d’employer des personnes handicapées atteignent leur quota et 29% n’emploient aucun salarié handicapé. Pourtant le montant de l’amende est assez élevé. Par exemple, pour un effectif de 500 personnes à temps complet, l’entreprise devrait compter dans son effectif 30 unités (sachant qu’un salarié reconnu handicapé peut valoir plusieurs unités). Le coût par unité manquante est de 2732 euros. Si elle n’en emploie aucun, elle devra payer 81 960 euros (2732x30).
La notion de handicap suscite encore un tas de préjugés. Les gens s’imaginent toujours les handicapés comme des personnes se déplacant en fauteuil roulant ou alors débiles mentales. Pourtant 90% des handicapés sont valides et la moitié ont des handicaps qui ne se voient pas. Un handicapé est par définition une personne atteinte d’une infirmité ou défavorisée de façon quelconque. En gros, un handicap, temporaire ou pas, est une gêne affectant plus ou moins la vie professionnelle et personnelle d’une personne. Cela peut aller de l’allergie au cancer, de l’épilepsie au mal de dos, de la paraplégie au diabète…
Pas étonnant qu’avec ces clichés, les entreprises ont des craintes vis-à-vis de l’embauche d’une personne handicapée. Pour eux handicap = contraintes lourdes et aménagement nouveaux car ils ne pourront pas s’adapter. C’était le premier problème toujours et encore redondant dans notre société : la peur de la différence. Il faut toujours être dans un moule sinon on est « anormal ». Pourtant inclure une personne handicapée dans une équipe amène les gens à relativiser leurs propres problèmes et engage une ouverture d’esprit.
La deuxième complication est qu’il y un manque de cadres handicapés. C’est ce que disent les employeurs pour se défendre. Cependant la demande de formation existe
Alors pour convaincre les employeurs d’embaucher des handicapés, on fait une petite se
Il faut vraiment que les mentalités évoluent et que les entreprises donnent leur chance à ses gens qui partent déjà avec un handicap dans la vie, alors on ne va pas leur en ajouter d’autres avec le chômage et la discrimination. De toute façon quand on voit le manque d’aménagement pour les personnes en fauteuil roulant, les sales cons qui se garent sur des places handicapés, les refus des enfants atteints d’allergie alimentaire à la cantine…les regards ne sont pas près de changer. Les handicapés sont déjà mis en marge de la société par la société elle-même.